Un moment charnière pour le ferroviaire !
Cher(e)s collègues,
Le printemps 2017 a été l’occasion pour tous les citoyens de s’exprimer démocratiquement pour le renouvellement de l’appareil de gouvernance du pays. Après une campagne atypique, les projets politiques de la nouvelle équipe vont se mettre en œuvre.
En matière de mobilité, la Fédération a rencontré l’équipe transport du nouveau Président de la République. La vision pro-européenne de M. Macron ne laisse, à ce stade, que peu de doute sur sa volonté de mise en application des directives et règlements européens. Ainsi le calendrier du quatrième paquet ferroviaire, qui prévoit la possibilité d’ouvrir de manière expérimentale certains trafics voyageurs dès 2019, et la généralisation à compter de 2020, conditionnera nos travaux sur l’encadrement social de la perte du monopole de la SNCF dans le transport ferroviaire. L’UNSA-Ferroviaire s’est clairement exprimée contre cette ouverture à la concurrence, en effet, nous considérons que la multiplication des acteurs sur un service de transport guidé n’est pas de nature à améliorer ni son efficacité, ni son niveau sécuritaire, ni l’aspect économique. Ainsi après quatre-vingt années d’une entreprise ferroviaire « nationale », la tendance s’inscrit dans le morcellement et la segmentation de l’offre ferroviaire.
Ce choix que nous ne partageons pas appartient à nos dirigeants, toutefois il est du ressort des partenaires sociaux de négocier le contenu des conditions sociales afférentes à ces évolutions majeures. Il serait irresponsable, voire suicidaire, de faire croire à la possibilité d’un retour à un monopole de la SNCF, qui a d’ailleurs déjà disparu pour le transport de marchandises. En tant que premier syndicat progressiste de la branche ferroviaire, l’UNSA prendra toutes ses responsabilités afin de négocier une convention collective de haut niveau dans ce secteur.
Dans notre volonté d’anticiper plutôt que de subir, et comme nous l’avons fait pour la loi portant réforme du ferroviaire, nous pèserons sur les travaux de la future loi légiférant sur les conditions d’ouverture à la concurrence voyageurs, et plus particulièrement sur les conditions de transfert de personnels à « statut » vers une société de droit privé en cas de perte de marché.
Pour l’UNSA, il serait inacceptable que les acquis sociaux des cheminots soient remis en cause sur l’autel de la concurrence !
La reprise de la dette « historique », annoncée par le candidat Macron, est également un engament marqueur de sa campagne, la contrepartie sera sans aucun doute une recherche de gain de productivité important.
Parallèlement, les évolutions de la loi travail pourront également impacter les cheminots. Les premières concertations, notamment sur les questions relatives au temps de travail, démontrent de l’importance du maintien de la hiérarchie des normes en la matière dans la branche ferroviaire. Cette disposition qui a fait l’objet d’un amendement de l’UNSA sur la loi portant réforme du ferroviaire prend aujourd’hui une importance particulière, notamment pour l’organisation du travail directement en lien avec les particularités liées à la sécurité du transport ferroviaire.
De son côté, l’entreprise SNCF et le Groupe sont également sur le pied de guerre pour inscrire le ferroviaire dans la dimension des années 2020. Nous en voulons pour preuve : l’opération marketing avec l’offre TGV, des TER plus performants, un réseau régénéré, une digitalisation croissante, etc…
Que ce soit en externe ou en interne, je suis convaincu que nous vivons un moment charnière de note histoire mais plus particulièrement de l’histoire ferroviaire. Alors contrairement aux « contre-tout », avec l’UNSA-Ferroviaire construisons le ferroviaire de l’avenir.
Bonnes vacances à toutes et à tous !